Leila Damak

Mots-clés

  • Gravure

Leïla Damak est née à Carthage en 1966. Riche d’une double culture (tunisienne et française), elle développe une réelle passion pour les arts plastiques. Son apprentissage des techniques du dessin, du pastel, de la sanguine et la peinture à l’huile et l’acrylique à travers divers cours dans des ateliers artistiques à Tunis l’amène en 1984 à vivre ses premières participations à des expositions collectives de peintures (centre au culturel Ibn Rachik, galerie Ettaswir, salon annuel des peintres tunisiens à la galerie Yahia, « Hommage à Picasso » au centre culturel espagnol, « Hommage à Dali » à la galerie Alyssa au Bardo, centre culturel Dante Alligieri, Bibliothèque nationale, galerie Essaadi …). Sa première exposition personnelle importante a lieu en 1989 au Musée de Sidi Bou Saïd et rassemble plus d’une quarantaine d’œuvres. Elle poursuit ensuite ses études à Paris et obtient son doctorat en Sciences de gestion. En 1996, elle devient maître de conférences à l’Université de Bretagne Sud et s’installe à Vannes en Bretagne.

C’est en 1998 qu’elle découvre la gravure avec Jean-Claude Le Floch à l’atelier de Trussac à Vannes : techniques de l’eau-forte, l’aquatinte, la manière noire, la pointe sèche. C’est une véritable révélation. Elle obtient d’ailleurs le 1er prix de gravure à la Biennale des peintres et sculpteurs du Pays de Vannes en 1999. Elle crée avec 8 autres graveurs de la région en 2006 l’association Passion Gravure à Theix. Elle organise régulièrement des expositions personnelles et collectives de gravures (Printemps des artistes, Bibliothèque universitaire, Mairies …).

La gravure pour moi ? C’est tout un vécu sensuel, intime, sensible dans tous les sens du terme.
Tout d’abord, avoir entre les mains une plaque lisse, en cuivre ou en zinc, l’observer, la palper, l’imaginer devenir finalement (et peut-être) mon miroir, ce miroir que je ne soupçonne pas, que je ne connais pas car si profondément enfoui. Puis vient ce besoin viscéral, cette envie de faire sortir de soi, avec une pointe en métal … enfin graver, graver dans le dur, le plus profondément possible parfois, graver mes rages, mes peines, mes cris, mes angoisses, mes déchirements mais aussi mes joies, mes espoirs, mes rêves, à la fois caresser ce dessin qui prend forme au fil de chaque trait, avec finesse, douceur et subtilité, … et se laisser aller, sans interdit, ni contrainte, … en sachant que le trait ne s’efface pas. Il est définitif. Le plaisir de graver, c’est suivre l’élan de son esprit, de son cœur, de son histoire, de ses souvenirs, par la main et le regard… mais quand s’arrêter ?
On s’arrête de graver, de « travailler » la plaque pour voir, découvrir, se découvrir enfin en passant les encres, ces révélateurs aux couleurs infinies, qui se mélangent, s’harmonisent, s’opposent, se contrastent, … L’encrage permet une infinité de variations possibles, dans la limite de vie de la plaque.
Vient ensuite la presse, cet immense « engin » en fonte d’une tonne dont on tourne la roue. Suspens à voir retranscrire la révélation sur une feuille de Vélin d’Arches préalablement mouillée puis essuyée, que l’on prépare avec délicatesse et grand soin. Et là, c’est le moment d’émotion, de rencontre avec soi : émerveillement, excitation ou déception, étouffement … envie de recueil ou d’autre chose, envie d’aller plus loin encore ou apaisement, béatitude, surprise … tous les sentiments peuvent se mêler à la fois.
D’où vient ce besoin d’ex-térioriser, de laisser apparaître à peine au dehors l’immensité du dedans, de laisser une trace, une empreinte de son histoire, de faire sortir de soi mais quoi au juste ? la solitude, l’amour, l’ambiguïté des liens qui se nouent et se défont, pour le meilleur ou pour le pire, la liberté qui s’arrache, la force du oui et du non, la fragilité, mes racines profondes sur plusieurs rives, le tissage et dé-tissage du métissage de la vie …

Portfolio

Lieu d'exposition :

Jardin de Kerblaye (lieu n°26) (Le Verdon)

Artistes

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