L’œil au service de l’itinérance et de la découverte de l’œuvre…

Ma pratique artistique s’oriente principalement vers la représentation du corps, et plus particulièrement des visages.

Une réalisation personnelle m’a amenée à m’interroger sur l’accumulation et les limites du lisible. L’accumulation de lignes, parasite-t-elle la lisibilité de l’œuvre ou, au contraire, en permet-elle une meilleure lecture, grâce notamment à la déambulation du regard au travers du dessin ?

Mon travail est une accumulation de visages. Chacun des visages se côtoie puisqu’ils sont en partie réalisés les uns sur les autres ; ils se chevauchent.
Viennent, ensuite, souvent s’ajouter des « empreintes ». Il s’agit de lignes qui circulent au travers du dessin sous forme d’ondulations.
Ces empreintes sont apparues pour la première fois avec la volonté de rendre compte du temps qui défile, des apparences (physiques) qui changent, mais de l’identité qui reste la même. Ces empreintes s’opposent à la perte d’identité provoquée par l’accumulation de visages, mais elles deviennent également un moyen de tous les lier pour qu’ils forment un ensemble.

J’aime voir l’enchevêtrement des nombreuses lignes qui composent mes dessins comme un jeu pour l’œil. L’œil curieux s’aventure dans mon travail en se laissant guider par l’ondoiement du tracé, à la recherche d’un nouveau visage.